Un bracelet qui détermine le taux de troponine et prédit l’occlusion coronaire !!!
Le port d'un bracelet pourrait-il aider à prédire une crise cardiaque ? Cet essai clinique a tenté de répondre à cette question. Exclure un syndrome coronarien aigu à l'urgence n'est pas toujours facile. Le taux de troponine hypersensible calculé sur un échantillon de sang aide, mais le temps passé à recueillir le résultat est toujours un problème. Un nouveau dispositif de balayage spectrophotométrique infrarouge transdermique porté au poignet pourrait donner la réponse en 5 minutes et a été testé en pratique clinique. Son efficacité dans la prédiction du taux de troponine I a été évaluée.
Il s'agit d'une étude prospective multicentrique observationnelle menée en Inde. Les patients présentant des douleurs thoraciques et des modifications ischémiques ECG ont été inclus. Les patients avec des tatouages, des cicatrices ou des lésions cutanées qui pourraient entraver la numérisation étaient parmi les personnes exclues. Tous les patients éligibles ont subi une anamnèse détaillée, un électrocardiogramme à 12 dérivations, une troponine-I cardiaque à haute sensibilité (hs-cTnI) sur un prélèvement sanguin, un scan transdermique par le dispositif testé, une échocardiographie et une angiographie coronaire. Les données collectées à partir de trois sites ont été envoyées dans un cloud pour un processus d'apprentissage automatique. Il a été validé avec le taux hs-cTnI à partir d'un des deux sites restants et testé pour l'exactitude avec des données recueillies sur les deux sites.
L'étude a recruté 238 patients. L'ISS transdermique a prédit un niveau élevé de hs-cTnI avec une précision de 90%, une sensibilité de 86% et une spécificité de 82%. Un test transdermique anormal était également associé à une obstruction coronaire avec un Odds Ratio (OR) 3,64, 95% IC [1,11-11,87], p = 0,031. Il était associé à une anomalie du de la cinétique ventriculaire (OR). 3,37, 95% IC [1,02-11,15], p = 0,046.
Conclusion : Il s'agit de la première étude qui a montré la précision d'une estimation sans prélèvement sanguin de la troponine par un scan transdermique et la faisabilité d'un tel test en milieu clinique. Un futur essai à grande échelle pourrait étudier l'impact de ce dispositif sur le diagnostic préhospitalier précoce.
Risque inflammatoire résiduel à l’ère des statines: Analyse des données de 31,197 Patients inclus dans les études PROMINENT, REDUCE-IT, et STRENGTH
Il est bien établi qu'un risque cardiovasculaire résiduel persiste malgré la baisse du taux du LDL-C obtenue sous statines. On sait également que le taux de HDL-C est inversement associé à la survenue d'une maladie coronaire et ce, indépendamment du niveau du taux de LDL-C.
Il est généralement admis que l'athérosclérose est une condition fondamentalement inflammatoire et que, chez les coronariens, un fort taux de CRP-us qui en est le biomarqueur, est un facteur prédictif indépendant du risque de survenue d'évènements adverses, risque qui s'ajoute à celui lié à un taux élevé de LDL-C. En effet, l'inflammation diminue la concentration en HDL-C dont elle pourrait compromettre les fonctions anti-inflammatoires.
Les données concernant la CRP-us sont complexes, tant sur le plan physiopathologique qu’épidémiologique. Ainsi, dans les études d’observation, si une corrélation est parfois mise en évidence entre la valeur de CRP-us et le risque CV, la significativité de celle-ci disparaît le plus souvent lorsque le résultat est ajusté à d’autres marqueurs.
Plusieurs éléments récents semblent cependant indiquer que la CRP-us pourraient être un facteur de risque CV indépendant notamment en cas de taux très élevés et d’association à la présence de remnants de cholestérol. Leur effet pathogène passerait par une augmentation de l’inflammation.
Dans la présente analyse systématique, les investigateurs ont examiné si la prise de médicaments hypolipémiants contemporains (IPE, pemafibrate, acide gras oméga-3) était associée à des changements des marqueurs inflammatoires comme la CRP ultra-sensible chez les patients présentant un risque cardiovasculaire élevé et recevant une thérapie conventionnelle par statines.
Cette analyse a inclus 31 245 patients.
Critères d’inclusion : • Patients en prévention primaire ou secondaire d’une maladie cardiovasculaire avérée
• Disponibilité de la CRP-us de base et du LDL-c.
Critères primaires de l’analyse : Le taux de MACE le plus élevé versus le plus bas quartile de base pour la CRPus et le taux de LDL-c.
Les principaux résultats sont présentés dans la figure suivante.
En conclusion, chez les patients atteints ou présentant un risque élevé de maladies cardiovasculaires traités par statines, l'inflammation, mesurée par le niveau de la CRP-us, a un impact plus important sur le risque cardiovasculaire et la mortalité que niveau du LDL-c de base.
Ces résultats nous rappellent ceux d'une étude phare : l'étude Jupiter, dans laquelle le taux de CRP-us s’est révélé être un marqueur du risque aussi puissant que la présence d’une maladie CV avérée ou d’un diabète.
BMAD : Avantages de Microcore dans l'insuffisance cardiaque décompensée ambulatoire
Objectif de l’étude : Évaluer la stratégie d'utilisation d'un moniteur de radiofréquence pour le suivi des patients en insuffisance cardiaque par rapport à un groupe témoin.
Le Système μCor : c’est un système sans fils avec des patchs collé à la paroi thoracique du patient, peut être porté sur les 24 heures ayant pour objectif l’estimation de la congestion pulmonaire via des impulsions de radiofréquence enregistrées .Ce système fournit les données suivants : l’index d’impédance thoracique, la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire.
Design de l’étude : étude de type interventionnel débuté en novembre 2019 multicentrique finira en juin 2023 recrutant un total de 500 patients (266 patients sont collectés jusqu’à ce jour), en double aveugle. Sont inclus les patients âgés de plus de 21 ans admis pour un tableau IC dans les 10 jours précédents indépendamment de leur FEVG. Sont exclus les patients avec CD/LVAD/dialyse/PCI à l'admission initiale.
MÉTHODES :
Indice de fluidité thoracique : Métrique sans unité à partir des données de RF. Seuil : 1,2
L’appareil est porté pour 90 jours. Appel hebdomadaire et rendez-vous mensuel.
Intervention : Avertir si seuil de congestion dépassé depuis plus de 3 jours
Le groupe Contrôle : pratique courante.
RÉSULTATS :
Réduction de 38% du risque relatif de ré hospitalisation sur les 90 jours qui suivent l’épisode actuel. Réduction de 7% du risque absolu de ré hospitalisation dans
Réduction de 38% du risque relatif de ré hospitalisation sur les 90 jours qui suivent l’épisode actuel. Réduction de 7% du risque absolu de ré hospitalisation dans les 90 jours. Amélioration significative de 12 points de la qualité de vie (KCCQ) .NNT est de 14.3
CONCLUSIONS :
L'utilisation d'alertes de congestion RF via le dispositif μCOR entraîne une réduction relative de 38 % et absolue de 7% des réadmissions pour IC.le NNT est de 14.3
Cette stratégie améliore la qualité de vie des patients.
Référence :
Boehmer J, et al. Impact of Heart Failure Management Using Thoracic Fluid Monitoring From a Novel Wearable Sensor: Results of the Benefits of Microcor (μCor™) in Ambulatory Decompensated Heart Failure (BMAD) Trial. Presented as Late-Breaking Clinical Trial at the 2023 American College of Cardiology Annual Scientific Session, March 6, 2023.
LIVE-HCM: l’exercice intense non associé à un risque accru d’événements cardiaques chez les patients atteints de CMH
Le risque d'arythmie ventriculaire et de mort subite a conduit à restreindre l'activité physique intense pour les personnes atteintes de cardiomyopathie hypertrophique (CMH)
Objectif : Déterminer si la pratique d'exercices vigoureux, y compris les sports de compétition, est associée à un risque accru d'arythmie ventriculaire potentiellement mortelle et/ou de mortalité chez les personnes atteintes de CMH, suivies de manière prospective sur trois ans
Méthode :
Etude prospective multicentrique (42 sites) entre mai 2015 – février 2019 faite par une auto-inscription des patients à l’étude. L’éligibilité est confirmée par examen des dossiers médicaux et l’échographie cardiaque. Un questionnaire sur l’activité physique a été rempli par les patients. Critères d’inclusion : CMH ou une variante génétique de la CMH mais sans hypertrophie ventriculaire gauche. Critères d’exclusion : Conditions empêchant l'exercice (y compris NYHA Classe III ou IV), maladie infiltrante, incapacité à remplir les questionnaires
Les participants sont interrogés tous les 6 mois pour la survenue d'événements : Décès, Arrêt cardiaque réanimé, Syncope - arythmique certaine ou probable, Choc approprié d'un défibrillateur automatique implantable.
Résultats : Ceux pratiquants l'exercice vigoureux ne sont pas à risque de mortalité, d'arrêt cardiaque, de chocs DAI appropriés ou de syncope par rapport aux personnes qui faisaient de l'exercice. physique d'intensité faible à modérée. Les analyses secondaires ont comparé l'incidence du critère composite entre les groupes vigoureux et sédentaires (HR, 0,77 ; IC à 90 %, 0,45-1,30 ; p = 0,41), modérés et sédentaires (HR, 0,69 ; IC à 90 %, 0,40-1,16 ; p = 0,24) et vigoureux vs modéré (HR, 1,12 ; IC à 90 %, 0,73-1,71 ; p = 0,66). Tous les événements se sont produits chez les participants atteints de HCM manifeste, et aucun ne s'est produit chez ceux qui ne portaient que la variante génétique. Les personnes qui participaient à des sports de compétition à haute intensité n'étaient pas plus exposées à un risque accru.
Les taux d'événements globaux étaient faibles, avec < 5 % d'entre eux ayant atteint le critère d'évaluation composite sur 3 ans
Les données de cette étude sont contre la restriction de l'exercice vigoureux chez les patients atteints de HCM.
Tableaux I : Endpoint events
Tableau II : Hazard Ratios for composite endpoint comparing vigorous versus non-vigorous groups
COORDINATE-DIABETES : une approche coordonnée améliore la prise e charge thérapeutique des diabétiques de type 2 ayant une atteinte cardio-vasculaire athéroscléreuse
COORDINATE-DIABETES est un essai clinique randomisé mené aux états unis. L’objectif était d'évaluer l'effet d'une intervention intégrant l'évaluation, l'éducation et le retour d'information et associant un cardiologue, un endocrinologue et un spécialiste en implémentation sur la prescription de trois groupes de médicaments recommandés (statines de haute intensité, IEC ou ARA II, et inhibiteurs de SGLT2 et/ou analogues GLP-1RA) chez des adultes souffrant de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires athérosclérotiques.
Le critère de jugement primaire était la proportion de patients à qui l'on a prescrit les trois groupes de thérapies recommandées 6 à 12 mois après l’inclusion.
Il y avait 459 participants inscrits dans le groupe d'intervention et 590 participants inscrits dans le groupe de soins habituels.
L'analyse du résultat primaire a été basée sur 457 participants (99,6%) dans le groupe d'intervention et 588 participants (99,7%) dans le groupe de soins habituels. Le suivi était effectué à 6 mois ou 12 mois. Au total, 1 021 participants (97,3 %) disposaient de données sur la médication à 12 mois. A la dernière visite de suivi, les participants du groupe d'intervention étaient plus susceptibles que ceux du groupe de soins habituels de se voir prescrire les 3 groupes thérapeutiques recommandés (statines à haute intensité, IEC ou ARA, et inhibiteurs du SGLT et/ou analogues GLP-1) (173/457 [37,9%] vs 85/588 [14,5 %], respectivement, soit une différence de 23,4 % ; odds ratio [OR], 4,46 [IC 95 %, 2,55-7,80], p < 0,001). Cette différence s'explique principalement par une forte augmentation des prescriptions d'inhibiteurs du SGLT2 et d’analogues GLP1.
Un résultat secondaire composite de décès toutes causes confondues ou d'hospitalisation pour infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque décompensée ou revascularisation urgente a été observé chez 5 % du groupe d'intervention et 6,8 % du groupe de soins habituels (rapport de risque ajusté, 0,79 ; IC 95 %, 0,46-1,33).
Selon les résultats de l'essai COORDINATE-DIABETES, une intervention coordonnée pluridisciplinaire a permis de multiplier par plus de quatre la probabilité que les patients atteints de diabète de type 2 et de maladie cardiovasculaire athérosclérotique se voient prescrire trois classes de médicaments recommandés afin d’améliorer leur pronostic cardio-vasculaire.