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Patisiran dans l’amylose héréditaire à transthyrétine : résultats de l’essai APPOLO ( Dr Hedi Ben Slima )

L'amylose héréditaire médiée par la transthyrétine (AHMT) est une maladie multisystémique à évolution rapide qui se manifeste par une cardiomyopathie ou polyneuropathie. L'étude APOLLO a évalué l'efficacité et la tolérance du  patisiran chez les patients atteints d'amylose type AHMT.

Cet essai présenté aux dernières journées Européennes de la société Française de Cardiologie  a étudié les effets du patisiran sur la structure et fonction cardiaque chez  une sous-population prédéfinie de patients présentant des preuves de l'atteinte amyloïde cardiaque.

Il s’agit d’un essai international de phase 3 randomisé, en double aveugle, contrôlé par placebo chez des patients atteints d'amylose type AHMT. Les patients étaient randomisés  2 pour1 pour recevoir 0,3 mg / kg de patisiran ou un placebo par perfusion intraveineuse une fois toutes les 3 semaines pendant 18 mois.

Dans la sous-population cardiaque (n = 126; 56% de la population totale), le patisiran a permis  une réduction significative  de l’épaisseur ventriculaire gauche moyenne, de l’épaisseur de la paroi septale et postérieure  à 18 mois par rapport au placebo (figure1).

Figure 1 : Variation des paramètres échocardiographiques à 18 mois

Le  Patisiran a également entraîné à 18 mois  une élévation significative du volume télédiastolique (8,3 ± 3,9 ml, P = 0,036), une diminution strain longitudinal global (–1,4 ± 0,6%, P = 0,015) et  une augmentation du débit cardiaque (0,38 ± 0,19 L / min, P = 0,044) par rapport au placebo (figure2).

Figure2 : Analyse de la variation du seuil d'épaisseur de paroi VG et de la déformation longitudinale globale.

 

Une baisse significative du NT Pro BNP  a été également été observée sous patisiran à 9 et 18 mois. Cet effet a également été observé chez la population générale des  patients d’APOLLO (n = 225).

 La durée moyenne du suivi était de 18,7 mois. Les taux d'hospitalisations cardiaques et de décès toutes causes confondues  étaient de 18,7 et 10,1 pour 100 patients-années  respectivement dans les groupes placebo et patisiran,

Ces résultats suggèrent que  le patisiran peut stopper ou inverser la progression des manifestations cardiaques liées à l'amylose type AHMT.