Les diagnostics les plus plausibles devant ce tableau clinique sont la dissection aortique et le syndrome coronarien aigu (malgré l’absence d’anomalies significatives de la repolarisation à l’ECG des 17 dérivations en per-critique). L’échocardiographie au service des urgences est très utile dans ce contexte pouvant apporter des arguments positifs ou négatifs vis-à-vis de ces 2 diagnostics.
Un ECG per-critique ne montrant pas de sus-décalage de ST n’élimine pas une occlusion artérielle et un infarctus évolutif, en particulier en cas d’occlusion de l’artère circonflexe. Si les dérivation V7-V9 peuvent être contributives (tel n’était pas le cas de notre patient), une forte suspicion persistante d’infarctus du myocarde doit mener à une coronarographie urgente en vue d’une angioplastie primaire sans délais.
La thrombolyse n’est pas indiquée dans ce contexte devant l’incertitude diagnostique.
Chez notre patient, une échocardiographie transthoracique a montré une akinésie de la paroi postéro-inférieure sans anomalies évidentes de la prothèse mécanique dans les limites de l’examen, ni d’atteinte de l’aorte ascendante.
Ainsi, une coronarographie réalisée en urgence, révélé une occlusion d’aspect embolique de l’artère circonflexe proximale traitée par thrombo-aspiration seule
Il s’agit très probablement d’une complication thombo-embolique liée à la prothèse mécanique en position aortique. A postériori, l’INR du patient est revenu à 1,2 ; L’échocardiographie transoesophagienne n’a pas montré d’anomalies de la prothèse et la ciné-valve était normale.